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Que signifie cepnr dans la re2020 ?

Dernière mise à jour : septembre | Temps de lecture : 6 minutes

Réponse immédiate

Le cepnr signifie Consommation d'Énergie Primaire non Renouvelable. C'est un indicateur clé de la re2020 qui mesure uniquement les énergies non renouvelables consommées par un bâtiment (électricité, gaz, fioul). Cette nouveauté de la re2020 incite fortement à privilégier les énergies renouvelables comme le bois, le solaire ou la géothermie.

Introduction : définition du cepnr

Le cepnr (Consommation d'Énergie Primaire non Renouvelable) représente l'une des principales innovations de la réglementation environnementale 2020. Exprimé en kWhep/m²/an, cet indicateur comptabilise exclusivement les énergies non renouvelables nécessaires au fonctionnement d'un bâtiment neuf. Contrairement au cep classique qui prend en compte toutes les énergies, le cepnr se concentre uniquement sur les sources fossiles et l'électricité du réseau. Cette distinction fondamentale vise à encourager massivement l'utilisation d'énergies renouvelables dans la construction neuve, marquant un tournant écologique majeur dans le secteur du bâtiment français.

Schéma explicatif du calcul CEPnr avec distinction énergies renouvelables et non renouvelables
Distinction entre énergies renouvelables et non renouvelables dans le calcul du cepnr

Développement principal : comprendre le fonctionnement du cepnr

Les énergies comptabilisées dans le cepnr

Le calcul du cepnr inclut uniquement les vecteurs énergétiques considérés comme non renouvelables. Sont ainsi comptabilisés l'électricité du réseau public (coefficient 2,3), le gaz naturel, le fioul domestique, le propane et toutes les énergies fossiles utilisées pour le chauffage, la climatisation, l'eau chaude sanitaire, l'éclairage et les auxiliaires. Le choix du système de chauffage devient donc déterminant pour respecter les seuils réglementaires.

À l'inverse, le cepnr exclut totalement les consommations d'énergies renouvelables produites ou consommées sur site : bois-énergie (bûches, granulés), production solaire thermique, géothermie, et la part renouvelable des réseaux de chaleur. Cette distinction incite fortement les concepteurs à intégrer ces solutions écologiques dès la phase de conception.

Les seuils réglementaires à respecter

La re2020 fixe des valeurs maximales de cepnr selon la typologie du bâtiment. Pour une maison individuelle, le seuil moyen est de 55 kWhep/m²/an, tandis qu'il atteint 70 kWhep/m²/an pour le logement collectif. Ces seuils re2020 sont modulés selon plusieurs paramètres : zone géographique, altitude, surface des logements, et présence de combles aménagés.

Impact sur les choix techniques

L'introduction du cepnr révolutionne les stratégies de conception. Les systèmes tout électrique par effet Joule deviennent quasiment impossibles à mettre en œuvre, tandis que les pompes à chaleur performantes, les chaudières bois et les solutions hybrides sont valorisées. Cette contrainte pousse l'innovation vers des solutions énergétiques mixtes combinant efficacité et renouvelable.

Solutions de chauffage conformes aux exigences CEPnr de la RE2020
Principales solutions de chauffage pour respecter les exigences cepnr

Explication technique : calcul et méthodologie

Méthode de calcul du cepnr

Le calcul du cepnr suit la même méthodologie que le cep global, mais en appliquant des coefficients de conversion spécifiques aux énergies non renouvelables. Chaque vecteur énergétique possède son facteur de conversion d'énergie finale vers énergie primaire. Le logiciel réglementaire totalise ces consommations sur les cinq usages rt2012 (chauffage, ecs, refroidissement, éclairage, auxiliaires) plus les nouveaux usages re2020 (ascenseurs, parkings, parties communes).

La simulation thermique dynamique s'effectue sur une année climatique type avec prise en compte des masques solaires, des ponts thermiques et des systèmes énergétiques réels. Cette approche garantit une évaluation précise des performances énergétiques du projet.

Différences avec le cep classique

Tandis que le cep comptabilise toutes les énergies importées (renouvelables et non renouvelables), le cepnr se limite aux seules énergies fossiles et électricité réseau. Cette distinction crée deux leviers d'optimisation complémentaires : améliorer l'efficacité énergétique globale (cep) et réduire la dépendance aux énergies non renouvelables (cepnr). Les professionnels doivent désormais jongler avec ces deux contraintes pour concevoir des bâtiments conformes.

Comparaison méthodologique entre CEP et CEPnr dans la RE2020
Différences de calcul entre cep total et cepnr

Cas d'application pratiques

Cas 1 : Maison individuelle avec pompe à chaleur

Une maison de 150 m² équipée d'une pompe à chaleur air/eau (cop 4,5) et d'un appoint bois présente généralement un cepnr autour de 45 kWhep/m²/an. La pac consomme de l'électricité (comptabilisée dans le cepnr) mais son excellent rendement limite l'impact. L'appoint bois n'apparaît pas dans le calcul cepnr, offrant un complément énergétique "gratuit" pour la réglementation.

Cas 2 : Logement collectif avec réseau de chaleur

Un immeuble raccordé à un réseau de chaleur urbain bénéficie d'un taux d'énergies renouvelables de 60%. Seuls 40% de ses consommations sont comptabilisées dans le cepnr, facilitant grandement le respect des seuils. Cette situation illustre l'intérêt des solutions collectives énergétiques pour la conformité re2020.

Stratégies d'optimisation courantes

Les bureaux d'études développent plusieurs stratégies pour maîtriser le cepnr : renforcement de l'isolation pour réduire les besoins, installation de pompes à chaleur haute performance, intégration de production solaire thermique ou photovoltaïque en autoconsommation, et recours ponctuel au chauffage bois. La performance de l'enveloppe reste le premier levier d'action.

Exemples concrets d'équipements

Solutions favorables au cepnr

Plusieurs technologies permettent de réduire efficacement le cepnr. Les pompes à chaleur (air/eau, géothermiques) offrent des rendements élevés limitant les consommations électriques. Les chaudières à granulés de bois ou les poêles à bois apportent une énergie totalement exclue du calcul cepnr. Les systèmes solaires combinés (chauffage + ecs) réduisent drastiquement les besoins en énergies non renouvelables.

L'autoconsommation photovoltaïque constitue également un levier efficace. Bien qu'elle n'apparaisse ni dans le cep ni dans le cepnr, elle réduit de facto les consommations d'électricité réseau comptabilisées. Cette solution gagne en popularité pour les projets résidentiels neufs.

Équipements et systèmes performants pour optimiser le CEPnr
Équipements recommandés pour optimiser le cepnr

Solutions à éviter

Certains équipements compromettent fortement l'atteinte des objectifs cepnr. Les radiateurs électriques directs, planchers chauffants électriques et cumulus électriques effet Joule génèrent des consommations importantes totalement comptabilisées. Les chaudières gaz, bien que tolérées, nécessitent des performances exceptionnelles et une isolation renforcée pour respecter les seuils.

Points clés à retenir

Définition : Le cepnr mesure uniquement les consommations d'énergies non renouvelables (électricité, gaz, fioul) d'un bâtiment, exprimées en kWhep/m²/an.

Objectif réglementaire : Inciter massivement à l'utilisation d'énergies renouvelables et réduire la dépendance aux énergies fossiles dans le neuf.

Seuils types : 55 kWhep/m²/an en maison individuelle, 70 kWhep/m²/an en logement collectif, avec modulations selon contexte.

Leviers d'action : Pompes à chaleur performantes, chauffage bois, solaire thermique, isolation renforcée, et systèmes hybrides énergétiques.

Impact conception : Révolutionne les choix techniques en rendant quasi-impossible le tout électrique direct et en valorisant les solutions renouvelables.

Synthèse des enjeux CEPnr dans la RE2020
Synthèse des enjeux cepnr pour la conception re2020

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Section questions réponses :

Q : Quelle est la différence entre le cep et le cepnr ?

R : Le cep (Consommation d'Énergie Primaire) comptabilise toutes les énergies consommées par le bâtiment, qu'elles soient renouvelables ou non. Le cepnr (Consommation d'Énergie Primaire non Renouvelable) ne prend en compte que les énergies fossiles et l'électricité du réseau, excluant totalement le bois, le solaire thermique ou la géothermie. Cette distinction crée deux leviers d'optimisation complémentaires dans la re2020 : améliorer l'efficacité énergétique globale avec le cep, et réduire la dépendance aux énergies non renouvelables avec le cepnr. Un projet peut donc avoir un cep élevé mais un cepnr bas s'il utilise massivement des énergies renouvelables.

Q : Pourquoi le chauffage électrique direct est-il pénalisé dans le cepnr ?

R : Le chauffage électrique par effet Joule (radiateurs électriques, planchers chauffants électriques, cumulus) est fortement pénalisé car l'électricité du réseau est comptabilisée avec un coefficient de 2,3 dans le calcul du cepnr. Cela signifie qu'1 kWh d'électricité consommé compte pour 2,3 kWh d'énergie primaire non renouvelable. Ce coefficient élevé reflète les pertes de production et de transport de l'électricité. Avec les seuils de 55 kWhep/m²/an pour une maison individuelle, il devient quasiment impossible d'atteindre la conformité re2020 avec du chauffage électrique direct. C'est pourquoi les pompes à chaleur, qui ont un rendement bien supérieur, sont désormais privilégiées.

Q : Le bois de chauffage est-il comptabilisé dans le cepnr ?

R : Non, le bois-énergie sous toutes ses formes (bûches, granulés, plaquettes) n'est pas comptabilisé dans le cepnr car il est considéré comme une énergie renouvelable. C'est un avantage considérable pour la conformité re2020. Une chaudière à granulés ou un poêle à bois apporte de la chaleur sans impacter le calcul du cepnr, offrant une énergie gratuite d'un point de vue réglementaire. C'est pourquoi de nombreux projets combinent une pompe à chaleur comme système principal avec un appoint bois pour optimiser à la fois les performances et le confort. Cette solution hybride permet de respecter facilement les seuils cepnr tout en bénéficiant d'une énergie économique et écologique.

Q : Quelles solutions de chauffage permettent de respecter les seuils cepnr en re2020 ?

R : Plusieurs solutions permettent de respecter les exigences cepnr. Les pompes à chaleur (air/eau, géothermiques) avec un coefficient de performance élevé (cop supérieur à 4) limitent efficacement les consommations électriques comptabilisées. Les chaudières à granulés de bois offrent une solution totalement exclue du calcul cepnr. Les systèmes solaires combinés (chauffage et eau chaude sanitaire) réduisent drastiquement les besoins en énergies fossiles. Les solutions hybrides associant une pompe à chaleur à un appoint bois sont particulièrement performantes. Pour les logements collectifs, le raccordement à un réseau de chaleur urbain avec un fort taux d'énergies renouvelables facilite grandement l'atteinte des objectifs. L'autoconsommation photovoltaïque, bien qu'elle n'apparaisse pas directement dans le calcul, réduit les consommations d'électricité réseau comptabilisées dans le cepnr.

Q : Peut-on encore installer une chaudière gaz avec les exigences cepnr de la re2020 ?

R : Techniquement, la chaudière gaz reste autorisée en re2020, mais elle est devenue très difficile à mettre en œuvre pour respecter les seuils cepnr. Le gaz naturel étant comptabilisé intégralement dans le calcul du cepnr, il nécessite une isolation exceptionnelle de l'enveloppe et des performances de chaudière très élevées (chaudière à condensation haut rendement). Dans la pratique, pour une maison individuelle avec un seuil de 55 kWhep/m²/an, la chaudière gaz seule ne permet généralement pas d'atteindre la conformité. Elle peut toutefois être envisagée en logement collectif où le seuil est plus élevé (70 kWhep/m²/an), ou en complément d'autres sources d'énergie renouvelable comme le solaire thermique. La tendance réglementaire pousse clairement vers l'abandon progressif du gaz au profit de solutions plus vertueuses.

Q : Comment sont modulés les seuils cepnr selon les projets ?

R : Les seuils cepnr de base (55 kWhep/m²/an pour une maison individuelle et 70 kWhep/m²/an pour un logement collectif) sont modulés selon plusieurs paramètres géographiques et architecturaux. La zone climatique joue un rôle important : les zones froides bénéficient d'une tolérance accrue tandis que les zones méditerranéennes ont des exigences plus strictes. L'altitude modifie également les seuils car les besoins de chauffage augmentent en montagne. La surface des logements influence le calcul : les petites surfaces ont des seuils plus élevés en raison des déperditions proportionnellement plus importantes. La présence de combles aménagés, qui augmentent la surface de déperdition, permet aussi une modulation. Ces ajustements garantissent que les exigences restent atteignables quelle que soit la configuration du projet, tout en maintenant l'objectif global de réduction des énergies non renouvelables.

Q : L'installation de panneaux photovoltaïques réduit-elle le cepnr de mon projet ?

R : Les panneaux photovoltaïques n'apparaissent pas directement dans le calcul réglementaire du cepnr selon la méthodologie officielle de la re2020. Cependant, l'autoconsommation photovoltaïque réduit indirectement le cepnr en diminuant les consommations d'électricité du réseau qui sont comptabilisées. Concrètement, si vos panneaux produisent de l'électricité que vous consommez instantanément pour votre pompe à chaleur, votre ventilation ou vos auxiliaires, cette part autoconsommée réduit vos achats d'électricité au réseau, donc votre cepnr. Cette solution gagne en popularité car elle améliore à la fois l'autonomie énergétique et la conformité réglementaire. Pour maximiser l'impact, il est recommandé de dimensionner l'installation en cohérence avec les besoins du bâtiment et d'optimiser le taux d'autoconsommation via des systèmes de pilotage intelligents.