Accueil > Foire aux questions > Quels sont les seuils à respecter en re2020

Quels sont les seuils à respecter en re2020 ?

Dernière mise à jour : septembre | Temps de lecture : 7 minutes

Réponse immédiate

Les seuils re2020 varient selon la zone climatique et le type de bâtiment. Pour une maison individuelle en zone H1 : bbio ≤ 63 points, cep ≤ 75 kWhep/m².an, cepnr ≤ 55 kWhep/m².an, degrés-heures ≤ 1250 DH, ic énergie ≤ 260 kg CO2eq/m², ic construction ≤ 740 kg CO2eq/m² (jusqu'en 2024).

Introduction : comprendre les seuils re2020

Les seuils de la réglementation environnementale re2020 constituent le référentiel technique obligatoire pour toute construction neuve. Ces valeurs limites, définies par l'arrêté du 4 août 2021, traduisent concrètement les exigences re2020 en critères mesurables et vérifiables. Contrairement à l'ancienne rt2012 qui se limitait aux aspects énergétiques, la re2020 instaure six familles de seuils couvrant performance énergétique, impact carbone et confort climatique. Ces seuils varient selon de nombreux paramètres : zone climatique, altitude, type de bâtiment, surface, compacité. Cette modulation fine permet d'adapter les exigences aux conditions locales tout en maintenant un niveau d'ambition élevé. La maîtrise de ces seuils conditionne directement l'obtention de l'attestation pcmi14 indispensable au permis de construire.

Tableau des seuils re2020 par indicateur
Vue d'ensemble des seuils réglementaires re2020

Seuils de performance énergétique

Les seuils énergétiques de la re2020 se répartissent en trois indicateurs complémentaires qui évaluent différents aspects de la performance thermique du bâtiment.

Besoin bioclimatique (bbio max)

Le bbio re2020 doit respecter une valeur maximale calculée selon la formule : Bbiomax = Bbiomax,moy × (Mbgéo + Mbalt + Mbsurf + Mbcompa). Cette formule intègre des modulations géographiques (zone climatique), d'altitude, de surface et de compacité. En pratique, les seuils bbio varient de 50 à 75 points selon les configurations, avec une exigence renforcée de 30% par rapport à la rt2012.

Consommation d'énergie primaire (cep max)

Le cep re2020 inclut désormais tous les usages énergétiques du bâtiment. Les seuils varient de 55 à 85 kWhep/m².an selon la zone climatique et le type de bâtiment. Cette extension du périmètre aux équipements électroménagers et informatiques reflète une approche globale de la consommation énergétique.

Consommation d'énergie primaire non renouvelable (cepnr max)

Le cepnr favorise explicitement les énergies renouvelables avec des seuils particulièrement contraignants : 35 à 65 kWhep/m².an selon les configurations. Ces valeurs rendent quasi-obligatoire l'intégration d'énergies décarbonées ou renouvelables pour respecter les exigences.

Exemple concret : maison individuelle zone H1c

Pour une maison de 120 m² en zone H1c (région parisienne) :

  • bbio max = 63 points (vs 83 en rt2012)
  • cep max = 75 kWhep/m².an (tous usages)
  • cepnr max = 55 kWhep/m².an (favorise les renouvelables)

Ces seuils nécessitent une isolation performante (R ≥ 7 en toiture), des menuiseries efficaces et un système de chauffage renouvelable.

Seuils d'impact carbone

Innovation majeure de la re2020, les seuils carbone quantifient les émissions de gaz à effet de serre autorisées sur le cycle de vie du bâtiment. Ces seuils évoluent progressivement pour accompagner la décarbonation du secteur.

Évolution des seuils carbone re2020
Durcissement progressif des seuils carbone de 2022 à 2031

Impact carbone de l'énergie (ic énergie max)

L'ic énergie limite les émissions liées à la consommation énergétique sur 50 ans. Les seuils varient de 160 à 280 kg CO2eq/m² selon le type de bâtiment et la zone climatique. Ces valeurs favorisent massivement l'électrification du chauffage et pénalisent sévèrement l'usage du gaz naturel.

Impact carbone de la construction (ic construction max)

L'ic construction évalue les émissions liées aux matériaux sur leur cycle de vie. Les seuils évoluent par paliers triennaux pour encourager l'innovation : 740 kg CO2eq/m² jusqu'en 2024, puis 650 kg CO2eq/m² de 2025 à 2027, et 490 kg CO2eq/m² à partir de 2028. Cette trajectoire pousse vers les matériaux biosourcés et bas carbone.

Modulation selon les typologies

Les seuils carbone se différencient selon le type de bâtiment pour tenir compte des spécificités constructives : maisons individuelles, logements collectifs, bâtiments tertiaires. Cette modulation reconnaît les différences de compacité, de mutualisation des équipements et de techniques constructives.

Stratégies pour respecter les seuils carbone

L'atteinte des seuils carbone nécessite des choix techniques coordonnés : structure bois ou mixte, isolation biosourcée, systèmes de chauffage électriques ou renouvelables, matériaux locaux et recyclés. Les fiches FDES permettent de quantifier l'impact de chaque choix et d'optimiser le bilan global.

Seuils de confort d'été

Face au réchauffement climatique, la re2020 instaure des seuils de confort d'été pour limiter les besoins de climatisation et préparer les bâtiments aux canicules futures.

Degrés-heures d'inconfort (dh max)

L'indicateur degrés-heures re2020 ne doit pas dépasser 1250 DH pour les bâtiments résidentiels. Cette valeur quantifie l'accumulation des écarts de température au-dessus des seuils de confort (26°C la nuit, 28°C le jour). Le calcul utilise des températures de référence adaptatives qui évoluent selon la température extérieure.

Zones climatiques et modulations

Les seuils dh varient légèrement selon les zones climatiques pour tenir compte des différences de climat local. Les zones H3 (sud de la France) peuvent bénéficier d'ajustements pour reconnaître les contraintes climatiques spécifiques aux régions chaudes.

Solutions pour respecter les seuils

L'atteinte des seuils dh impose des stratégies architecturales et techniques : protections solaires efficaces, ventilation naturelle renforcée, inertie thermique optimisée, surventilation nocturne. L'usage de protections solaires automatisées améliore significativement les performances.

Stratégies pour respecter les seuils de confort d'été
Solutions techniques pour l'atteinte des seuils dh

Modulation géographique des seuils

Les seuils re2020 s'adaptent finement aux conditions climatiques locales grâce à un système de modulation géographique sophistiqué.

Zones climatiques françaises

La France métropolitaine se divise en huit zones climatiques (H1a, H1b, H1c, H2a, H2b, H2c, H2d, H3) qui modulent les seuils selon les conditions thermiques locales. La zone H1 (nord) présente des seuils plus contraignants en chauffage, tandis que la zone H3 (sud) est plus exigeante sur le confort d'été.

Influence de l'altitude

L'altitude module les seuils pour tenir compte des spécificités montagnardes : températures plus basses, ensoleillement intense, contraintes constructives. Des coefficients correcteurs s'appliquent au-delà de certaines altitudes pour adapter les exigences aux réalités locales.

Spécificités ultramarines

Les départements et territoires d'outre-mer bénéficient d'adaptations spécifiques tenant compte des climats tropicaux : suppression des exigences de chauffage, renforcement des critères de confort thermique, adaptation des références climatiques.

Comparaison géographique : zones H1 vs H3

Pour un logement collectif de même conception :

  • Zone H1 (Lille) : bbio ≤ 60, cep ≤ 70, dh ≤ 1250
  • Zone H3 (Nice) : bbio ≤ 55, cep ≤ 65, dh ≤ 1050
  • La zone H3 privilégie le confort d'été avec un seuil dh plus strict

Seuils selon les typologies de bâtiments

Les seuils re2020 se différencient selon le type de bâtiment pour tenir compte des spécificités d'usage et de conception.

Maisons individuelles

Les maisons individuelles présentent généralement des seuils légèrement moins favorables que les logements collectifs en raison de leur compacité moindre et de l'absence de mutualisation des équipements. Cette différenciation encourage la densification urbaine et la construction collective.

Logements collectifs

Les bâtiments de logements collectifs bénéficient de seuils plus favorables grâce à leur meilleure compacité thermique et à la mutualisation possible des systèmes techniques (chauffage, ventilation, production d'eau chaude).

Bâtiments tertiaires

Les bâtiments tertiaires suivent des référentiels spécifiques tenant compte de leurs usages particuliers : bureaux, commerces, enseignement, santé. Les seuils intègrent les spécificités de consommation (éclairage, informatique, process) et d'occupation.

Évolution temporelle et trajectoires

La re2020 programme un durcissement progressif des seuils pour accompagner la mutation du secteur et stimuler l'innovation.

Paliers de durcissement

Les seuils carbone évoluent par paliers triennaux : 2022-2024, 2025-2027, 2028-2031. Cette progressivité permet aux filières de s'adapter, aux industriels d'innover et aux acteurs de monter en compétence. Les seuils énergétiques restent stables sur la période pour ne pas complexifier excessivement le dispositif.

Objectif 2050

La trajectoire réglementaire vise la neutralité carbone du bâtiment neuf à l'horizon 2050. Cette ambition oriente les investissements industriels et les innovations technologiques vers les solutions les plus performantes et durables.

Révisions périodiques

Les seuils font l'objet de révisions périodiques pour intégrer les retours d'expérience, l'évolution technologique et les contraintes climatiques. Cette adaptabilité garantit la pertinence du dispositif dans la durée.

Trajectoire d'évolution des seuils re2020 vers 2050
Vision prospective des seuils re2020 vers la neutralité carbone

Points clés à retenir

Les seuils re2020 forment un système cohérent et évolutif qui traduit concrètement les ambitions climatiques nationales. Leur respect simultané impose une approche globale et optimisée de la conception, intégrant performance énergétique, impact carbone et confort climatique. La modulation géographique et typologique permet une adaptation fine aux réalités locales.

L'atteinte de ces seuils nécessite une expertise technique pointue et une coordination étroite entre tous les acteurs du projet. L'accompagnement par un bureau d'études qualifié devient indispensable pour naviguer dans la complexité réglementaire et optimiser les choix techniques.

La trajectoire de durcissement programmée encourage l'anticipation et l'innovation. Les acteurs qui maîtrisent dès aujourd'hui les exigences futures disposent d'un avantage concurrentiel durable et contribuent activement à la transition écologique du secteur.

Maîtrisez tous les seuils re2020

Nos experts thermiciens analysent votre projet au regard de tous les seuils applicables et optimisent votre conception pour garantir la conformité. Bénéficiez de notre maîtrise réglementaire pour sécuriser votre projet.

Demander un devis gratuit

Section questions réponses :

Q : Quelle est la différence entre cep et cepnr dans la re2020 ?

R : Le cep (consommation d'énergie primaire) comptabilise l'ensemble des énergies consommées par le bâtiment, qu'elles soient renouvelables ou non, tandis que le cepnr (consommation d'énergie primaire non renouvelable) ne prend en compte que les énergies fossiles et non renouvelables. Cette distinction est fondamentale en re2020 car elle favorise explicitement l'usage des énergies renouvelables. Par exemple, pour une maison en zone H1, le cep max est de 75 kWhep/m².an mais le cepnr max n'est que de 55 kWhep/m².an. Cet écart de 20 kWhep/m².an encourage fortement l'installation de panneaux solaires, pompes à chaleur ou chaudières biomasse. En pratique, respecter le seuil cepnr impose presque systématiquement l'intégration d'énergies décarbonées dans la conception du projet.

Q : Les seuils re2020 sont-ils identiques partout en France ?

R : Non, les seuils re2020 varient significativement selon la localisation géographique. La France métropolitaine est divisée en huit zones climatiques (H1a, H1b, H1c, H2a, H2b, H2c, H2d, H3) qui modulent les exigences. Par exemple, un logement collectif en zone H1 (nord) aura un seuil bbio autour de 60 points et un dh de 1250, tandis qu'en zone H3 (sud) le bbio sera plutôt de 55 points mais le dh plus strict à 1050 pour mieux gérer le confort d'été. L'altitude apporte également des corrections pour tenir compte des spécificités montagnardes. Les départements d'outre-mer bénéficient d'adaptations spécifiques aux climats tropicaux. Cette modulation géographique permet d'adapter les exigences aux réalités climatiques locales tout en maintenant un niveau d'ambition élevé sur tout le territoire.

Q : Pourquoi les seuils carbone re2020 changent-ils tous les trois ans ?

R : Les seuils d'impact carbone évoluent par paliers triennaux pour accompagner progressivement la décarbonation du secteur de la construction. L'ic construction passe ainsi de 740 kg CO2eq/m² (2022-2024) à 650 kg CO2eq/m² (2025-2027) puis 490 kg CO2eq/m² (2028-2031). Cette progressivité permet aux industriels d'innover, aux filières biosourcées de se développer et aux professionnels de monter en compétence sans rupture brutale. Elle laisse le temps aux fabricants d'améliorer les fiches FDES de leurs produits et d'investir dans des procédés de production moins carbonés. Cette trajectoire de durcissement programmée envoie également un signal économique clair aux acteurs : anticiper dès maintenant les exigences futures offre un avantage concurrentiel et sécurise les projets à long terme vers l'objectif de neutralité carbone 2050.

Q : Une maison individuelle a-t-elle les mêmes seuils qu'un logement collectif ?

R : Non, les maisons individuelles ont généralement des seuils légèrement moins favorables que les logements collectifs. Cette différenciation s'explique par plusieurs facteurs techniques : les maisons individuelles présentent une compacité thermique moindre (plus de surfaces déperditives par rapport au volume habitable), elles ne peuvent pas mutualiser les équipements techniques comme les systèmes de chauffage centralisés ou la ventilation collective, et elles ont souvent des déperditions thermiques plus importantes. Par exemple, en zone H1c, une maison individuelle peut avoir un seuil bbio de 63 points tandis qu'un logement collectif sera plutôt à 60 points. Cette approche réglementaire encourage indirectement la densification urbaine et la construction collective, plus efficiente sur le plan énergétique et environnemental, tout en restant réaliste face aux contraintes techniques propres à chaque typologie.

Q : Comment puis-je respecter le seuil de degrés-heures en re2020 ?

R : Pour respecter le seuil de 1250 degrés-heures maximum, plusieurs stratégies architecturales et techniques doivent être combinées. D'abord, les protections solaires sont essentielles : volets roulants, brise-soleil, débords de toiture ou pergolas limitent les apports solaires excessifs en été. L'orientation et la conception bioclimatique jouent également un rôle majeur en limitant les vitrages au sud et en favorisant la ventilation traversante. L'inertie thermique du bâtiment, obtenue par des matériaux lourds comme le béton ou la terre crue, permet d'amortir les variations de température. La surventilation nocturne, manuelle ou automatisée, évacue la chaleur accumulée pendant la journée. Enfin, une isolation performante associée à des menuiseries efficaces évite les surchauffes. L'utilisation de protections solaires à gestion automatique améliore significativement les performances en s'adaptant aux conditions réelles d'ensoleillement.

Q : Que se passe-t-il si mon projet dépasse un seuil re2020 ?

R : Le dépassement d'un seul seuil re2020 rend le projet non conforme et empêche l'obtention de l'attestation pcmi14, document obligatoire pour le dépôt du permis de construire. Contrairement à certaines idées reçues, il n'existe pas de système de compensation permettant de dépasser un indicateur en étant meilleur sur un autre : tous les seuils doivent être respectés simultanément (bbio, cep, cepnr, dh, ic énergie, ic construction). En cas de non-respect constaté lors de l'étude thermique, le projet doit être revu et optimisé avant dépôt du permis. Les modifications peuvent porter sur l'isolation, les systèmes énergétiques, les matériaux de construction ou la conception architecturale. C'est pourquoi il est essentiel de réaliser l'étude thermique re2020 en phase de conception pour identifier rapidement les points d'amélioration et éviter des modifications coûteuses en cours de chantier.

Q : Les seuils re2020 sont-ils plus exigeants que la rt2012 ?

R : Oui, la re2020 est significativement plus exigeante que la rt2012 sur tous les aspects. L'exigence sur le bbio est renforcée de 30% par rapport à la rt2012, passant par exemple de 83 à 63 points pour une maison en zone H1c. Le périmètre du cep s'élargit en incluant tous les usages énergétiques du bâtiment, y compris les équipements électroménagers et informatiques, alors que la rt2012 se limitait aux cinq usages réglementaires. Mais la principale révolution concerne l'ajout de trois nouveaux indicateurs absents de la rt2012 : le cepnr qui favorise les énergies renouvelables, l'ic énergie et l'ic construction qui quantifient l'empreinte carbone, et les degrés-heures qui garantissent le confort d'été. La rt2012 se concentrait uniquement sur la performance énergétique, tandis que la re2020 adopte une approche globale intégrant énergie, carbone et confort climatique pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique.